Latin America 2006: Lima / Arrequipa (Pérou): marre marre d'être un gringo

Latin America 2006

Itinéraire de mai à décembre: Argentine (BA), Uruguay, Brésil, Paraguay, Nord de l'Argentine, Bolivie, Pérou (Andes et Amazonie), Equateur, Pérou (Côte), Chili, Argentine (Patagonie).

mercredi, octobre 25, 2006

Lima / Arrequipa (Pérou): marre marre d'être un gringo

Après notre "near death experience" (!) de la cordillère blanche, nous voici revenus au calme dans le comfort de la plus grande métropole péruvienne qui abrite un tiers des péruviens. Une sorte d'ilôt d'occidentalité et de richesse au milieu d'un océan de pauvreté que ce faubourg de Miraflores, quartier chic bourré de gringos. Pas une once d'authenticité, logement cher et basique mais l'occasion de se racheter quelques fringues pour remplacer les t-shirts totalement délavés et les pantalons troués, manger des glaces maison, aller au cinéma, aller au musée (voir ci dessous les photos d'un musée totalement bargot) et déguster des vrais cafés. 3 jours de repos intensifs mais toujours ponctués pas des maux de ventre qui décidément nous font payer notre goût pour les salades et les fruits qui ici sont (trop) souvent contaminés par des bébêtes locales.

Après un nouveau bus de nuit qui nous permet de parcourir de grandes distances sans trop souffrir et surtout d'économiser des nuits d'hôtels, nous arrivons dans une petite pension très sympa au sud du Pérou. Située au milieu d'un plateau désertique et entourée par les canyons les plus profonds du monde, la grande ville d'Arrequipa jouit d'un climat ensoleillé et sec toute l'année ainsi que du surnom de "ville blanche" dû à son architecture intégrant la pierre volcanique blanche de la région. Très jolie ville, réputée pour sa soit disant proximité avec la vallée de Colca qui fût un temps le canyon le plus profond du monde avant de se faire détronner par un canyon voisin et qui est connu pour le nombre de condors y vivant. Bref, un spot très touristique qui voit affluer les minis bus climatisés affretés par les hordes de hollandais et d'allemands que l'on commence à ne plus voir en peinture. Il est vraiment drôle d'observer le comportement social de ces mordus du tour opérateur. A Chinay, porte d'entrée de la vallée, nous avons rencontré aux thermes municipales un groupe de français avec leur guide francophone. Mot pour mot: " Alors voilà ça c'est la piscine, là bas vous avez les vestiaires, attention c'est 2 personnes par casier...les wc c'est au fond sur la droite, allez y avant de rentrer dans l'eau" (Plus tard) " Oui Mireille ça c'est l'arrivée de l'eau. Ahh oui Jeanine pour la douche le robinet de droite c'est l'eau chaude, le robinet de gauche, c'est l'eau froide" Et moi je suis le guide le plus doué de ma génération. Plus tôt le matin nous étions partis à 6 h pour rejoindre le coeur du canyon. Arrivés 5 heures plus tard à Chinay (il restait encore normalement 2h30 à parcourir donc 7h30 pour aller à ce spot soit disant tout proche d''Arrequipa), des hommes habillés en vert montent dans le bus. Ils ont l'honneur de nous vendre des billets touristiques spécialement édités pour tout gringo venant mettre le pied à terre dans cette contrée. Pas de parc national, pas de gestion particulière de l'environnement ici, juste une taxe locale de 35 soles (plus de 10 dollars) par tête de bétail puisque c'est exactement comme ça que le gringo se fait traiter. MARRE d'être un gringo, RAS LE BOL d'être pris pour des cons et de subir les conséquences du comportement des autres touristes qui agissent exactement comme des chèvres. Nous abandonnons donc le char rempli de chèvres et décidons de rester à Chinay, simplement pour se balader dans un paysage de montagne super. Tant pis pour le truc le plus machin du monde et ses condors.

Donc voilà notre trip péruvien s'est achevé sur une mini déception mais qui nous permet de recadrer un peu nos envies et nos objectifs pour ces 2 derniers mois. D'une manière générale nous avons trouvé que le Pérou offrait une quantité monumentale de choses à voir et à faire avec une diversité de paysages unique en son genre et un nombre titanesque de sites archéologiques intéressants. La fascination qu'exerce la civilisation des Incas et celle des anciens peuples sud-américains est bien compréhensible car ici le voyage dans le temps est d'une qualité parfaite. Les lieux et les cultures anciennes nous ont énormément plus. Mais si nous avons adoré rencontrer les locaux d'Iquitos et de l'Amazonie péruvienne, notre contact a été en revanche assez mauvais avec les gens de l'Altiplano. Une foule de raisons l'explique dont le passage d'un tourisme de masse dévastateur pour l'esprit d'indépendance des gens, la confrontation aux vols (3 fois en 3 mois), une culture tout sauf authentique basée sur toutes les tares de la culture occidentale à savoir films ultra violents, ultra stupides (uniquement le fin fond des films hollywoodiens), overdose de jeux en réseaux et mal bouffe généralisée. L'éducation des enfants est ici totalement bafouée, le travail de ceux ci généralisé (et bien sûr encouragé par ces cons d'occidentaux qui donnent des pièces aux petits mendiants), les pratiques d'hygiène souvent moyenâgeuses et le résignement est le trait de caractère le plus fréquemment rencontré. Le respect de la nature n'existe que dans les connotations à la Pachamama (la mère nature sacrée pour les (anciens) peuples andins) mais sont absolument inexistants dans la pratique. Bref plein d'aspects que nous avons vraiment détestés au cours de nos 6 semaines péruviennes (3 +3) et que nous pourrions encore bien plus développées, peut être avec les gens interessés à notre retour.

Le voyage nous apprend autant de choses en découvrant des splendeurs et des sourires que des horreurs et des esprits fermés et l'esprit critique qui nous anime est vital pour retirer l'essence des choses que nous voyons. Il n'en reste pas moins que certaines discussions anodines avec des chauffeurs de taxis ou un compagnon de voyage en bus sont des moments supers qui nous apprennent une foule de choses et que plein de monde, y compris des touristes bien sûr, sont super sympas et intéressants. Nous ne vivons pas non plus ici dans un monde idéal où tout le monde est beau, gentil et innocent. La réalité vécue au quoitidien commence à nous donner des repères solides de ce qui se passe dans cette partie du monde et parfois bouge les perceptions que nous avions de ces peuples, notamment celles qui les idéalisaient. Et de s'interroger plus loin sur nos motivations à aider des gens qui n'ont visiblement aucune volonté propre pour améliorer le sort de leur vie. Il est désormais évident pour nous que le domaine de l'éducation est de loin le plus prioritaire dans l'aide au développement puisque c'est le seul qui garantit une certaine liberté aux gens aidés. L'esprit de mendicité, la résignation à ne pas prendre sa vie dans ses mains propres (que l'on voit parfois mais bien entendu pas tout le temps), l'attente permanente d'une improbable aide extérieure a un effet hautement néfaste pour la dignité des gens et sur les valeurs qu'ils retransmettent à leur enfants. Juste pour dire que ces 6 mois de voyage nous ont fait beaucoup progresser sur notre réflexion vis à vis de l'humanitaire et du rapport qu'ont les peuples entre eux et que loin de saper notre moral, nous y piochons de nouvelles inspirations pour notre futur.

Nous sommes désormais au Chili à Arrica, première ville chilienne à 20 kilomètres de la frontière. Nous avons décidé de zapper San Pedro de Atacama, sûremment le lieu le plus touristique du Chili et véritable fourimillière de gringos venus admirer les geysers environnants. Comme par hasard ce lieu souffre de prix exhorbitants et est truffé d'agences de voyage en attente d'argent facile. Après 6 mois de route nous décidons de ne pas aller dans les lieux dits "incontournables" de l'Amérique du sud mais de simplement suivre notre envie du moment. Nous allons donc longer la côte Pacifique jusqu'à Santiago en traversant les petits bleds mais en ne trainant pas trop non plus puisque nous voulons sauver du temps pour le sud. Pour le moment, Arrica nous a offert une espèce de retour dans le monde civilisé puisque le Chili est le pays le plus avancé économiquement en Amérique du sud, celui souffrant le moins de la pauvreté extrême et par la même celui le plus ancré dans le capitalisme. Ici beaucoup moins d'économie parallèle, des trottoirs au bord des routes, des terrasses bondées de gens aux lunettes de soleil de marque. Un autre monde.



On suit vos conseils et on leve le pied.... On profite donc de Lima pour la visite des musées, cinéma et shopping.


Lima

Museo Larco.
Fondé en 1926, le Musée Larco présente, sur un critère chronologique, d'impressionnantes galeries d'exposition qui enseignent le panorama exceptionnel des 3000 ans du développement de l'histoire de l'ancien Pérou précolombien.






Le Musée Larco expose la célèbre et délicate collection d'art érotique, une des attractions touristiques la plus visitée et appréciée au Pérou...




Olivier a tout particulièrement apprécié ce squelette!


Lima fut fondée par Pizarro le 5 janvier 1535 sur l'emplacement d'une ancienne agglomération indienne où sont encore visibles des ruines précolombiennes.
Au début du 17ème siècle Lima n'avait que 25.000 habitants, La population actuelle compte entre 8 et 10 millions d'habitants.

Lima est une ville plongée dans la brume 9 mois dans l'année. Les limenos ne voient le soleil que de janvier à mars!











Arequipa


Isolée entre désert et montagne, à plus de 1.000 km au sud de Lima, Arequipa, la deuxième agglomération urbaine du Pérou, est une ville opulente et le plus important centre intellectuel du pays.
Le couvent de Santa Catalina est sans doute le monument le plus étonnant et le plus intéressant d'Arequipa. Ouvert au public depuis 1970 après avoir abrité pendant quatre siècles une communauté de carmélite issues de riches familles espagnoles de la région. Fondé en 1580, il occupe une superficie de plus de 20.000m² et abritait au moins 500 religieuses.

Santa Catalina est une ville dans la ville, en y pénétrant on se retrouve en plein 16éme siècle ... patios, cloîtres, maisons particulières, bâtiment monastiques, séparés par de véritables rues ...





Les soeurs se réunissaient autour de ces "demis pot de fleurs" pour laver le linge.

La vallée des volcans, dans laquelle plus de 40 volcans, dont certains en activité, composent un paysage totalement lunaire.

Ici, le volcan Misti.

Surpris de voir de la neige, même si on passe ce col à 4'800. Ne vous inquiétez pas, le fait de passer un col en bus n'affectent en rien notre capacité d'oxygénation...

Nous sommes arrivés ce mardi au Chili et sommes déjà très surpris de retrouver tout le comfort occidental. En effet, depuis notre arrivée en Bolivie, il y a 4 mois, le voyage était assez "roots". Les 6 semaines passées au Pérou, auront plutôt rimées avec problèmes intestinaux...
Voilà, vous savez tout!!

On vous embrasse bien fort et merci pour vos messages....

7 Comments:

Anonymous Anonyme said...

bien contente que vous ayez pris le temps de reprendre du poil de la bête, votre périple n'en sera, j'en suis sûre, que plus beau!

octobre 26, 2006 10:37 AM  
Anonymous Anonyme said...

abas los gringos et viva la revolution!!

octobre 27, 2006 10:02 AM  
Anonymous Anonyme said...

salouti les touristes!
heureuse de vous retrouver bien sapé et le sourire aux lèvres!!! Mhhh, pas cool pour le précédant trek...mais que du bon pour la suite.
J'pense fort à vous!
:-) la valaisanne
ps: ici, ça sent bon la neige!!!

octobre 31, 2006 4:48 PM  
Anonymous Anonyme said...

Elles sont cools ces photos. Comme vous êtes bô ! Yes !
Labiz,
Marco

novembre 01, 2006 4:13 PM  
Anonymous Anonyme said...

l'été se termine enfin ici depuis aujourd'hui!!!1er novembre, premier froid, la neige approche et les planches (de ski bien sûr) nous appellent!!!
Allez y cool sur vos dernières semaines histoires de nous revenir en pleines formes!
Gros bisous les amis
Nat & Régis

novembre 01, 2006 10:05 PM  
Anonymous Anonyme said...

Margaux bonjour,

Depuis plusieurs semaines je rends visite à Anne-Marie. Par le blog j'espère que j'arriverai à vous contacter. La Fondation Rive-Neuve à Villeneuve aimerait que vous les contactiez dans les plus brefs délais au numéro suivant:
0041 21 967 16 16

Merci et salutations

CA Monnard

novembre 06, 2006 12:30 PM  
Anonymous Anonyme said...

Coucou,
Je vois bien ce que vous voulez dire par rapport à vos impressions sur le Perou et la relation aux touristes. Ca ne restera pas pour moi non plus un souvenir imperissable. Profitez-bien de votre sejour au Chili.
Nous, on va bien tous les 2 1/2! J'enfle a vue d'oeil!

novembre 10, 2006 11:43 AM  

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