Latin America 2006: mai 2006

Latin America 2006

Itinéraire de mai à décembre: Argentine (BA), Uruguay, Brésil, Paraguay, Nord de l'Argentine, Bolivie, Pérou (Andes et Amazonie), Equateur, Pérou (Côte), Chili, Argentine (Patagonie).

mercredi, mai 31, 2006

Bresil: sous le soleil exactement

Nous avons fait connaissance avec le Bresil a Porto Allegre un dimanche matin. Pas d´acceuil particulier si ce n est l´echos de nos pas dans les rues vides. Apres une sieste reparatrice, la ville nous a en quelque sorte invites a passer le dimanche au parc, a partager la clameur d un concert de rock, a entendre les rires amuses des enfants devant les petits singes du zoo et a se delecter des odeurs de Barbe a Papa flottant dans le doux air de cet apres midi d´automne. Ville tres dynamique offrant une multitude d´affaires au marche noir, le cote buisness de la ville contredit un peu l´image altermondialiste qu´on s´en faisait. Ici aucun vestige des fameux sommets mais une marque tres nette de la culture europeenne. Nous decidons de repartir assez vite a la recherche de plus d authencitie du cote de Florianopolis qui a, en plus d´etre la ville d´origine de Gustavo Kuerten (pardon les filles pour cette reference peu glorieuse), la particularite d´avoir une altitude de 3 metres sous le niveau de la mer et d´etre un ancien haut lieu de la peche a la baleine. La ville est posee a moitie sur le continent (gros buldings et pollution a gogo) et sur l´ile de Santa Catarina (rues pietonnes et air frais de l´ocean). Apres avoir longtemps hesite de quel cote nous poser nous profitons pendant 2 jours du joli bord de mer ideal pour nos footings et des petites rues pietonnes tres animees. L´interieur de l´ile est un petit coin de nature superbe, le Lagon de Conceiao, petit lac naturel entoure de collines verdoyantes sur lesquelles sont construites de jolies petites maisons en bois de toutes les couleurs. L´esprit du surf vibre ici de toutes parts malgre la saison basse et le froid automnal qui ne decourage pourtant pas certains locaux de profiter des petites vagues.

Quand nous arrivons 6 heures de bus plus loin a Paranagua nous pensons d´abord a faire une halte avant d´embarquer pour l´ile. De suite nous atterissons dans une chambre de roi pour un prix miserable qui nous semblait pre-destinee. Grand port de peche dynamique depuis la colonisation portugaise dont les vestiges sont omnipresents par les rues pavees et l´architecture coloniale multi-colore, Paranagua est le genre de petit bourg ou l´on sait quand on arrive mais pas quand on repart. Et quand nous goutons la soupe de la mer de la "mama" du petit resto du coin, nous comprenons definitivement que nous resterons un moment dans la douceur de cette petite ville, d habitude seul point de passage pour des touristes trop presses. Apres de 3 jours de ballades et de festins de poissons sous un ciel nuageux nous decidons de prendre le bateau pour l´ile dont le seul nom evoque deja la douceur de vivre: l´ile du Miel ("Ilha Do Mel"). L´homme de l´embarquadere nous indique un vieux bateau de bois peint de toutes les couleurs dans lequel nous nous installons sur les bancs a tribord d´ou nous observerons plus tard d´un oeil heureux les apparitions rapides d´un groupe de dauphins. La traversee se fait au rythme local: au ralenti. Tout le temps pour faire connaissance avec Raoul, pasteur argentin natif de Mendoza, installe depuis longtemps au Bresil. Dans un espagnol approximatif mais apparemment comprehensible, la discussion est aussi simple qu´agreable. Elle nous donne aussi la furieuse envie de repasser du cote hispanique afin de pouvoir parler aux locaux, chose ici bien difficile tant les circonstances continuent de nous rappeler a nos pauvres talents de mimes. Pas trace d´un backpacker depuis l´Uruguay, nous sommes decidemment bien seuls au monde en ce moment. Mais quand on arrive sur une ile que Dieu a voulu garder pour ses enfants on pense que, finalement, etre a deux seuls au monde a quelquechose de predestine, comme si on avait rendez vous. Pas de doute notre rendez vous c´est ici et maintenant avec un creneau meteo parfait! Au programme longues balades matinales les pieds dans l´eau, petits dejeuners de fruits tropicaux, baignades sous un soleil de plomb, lectures sur la plage deserte, footings quotidiens au crepuscule et diners de fruits de mers tous droits sortis d´un reve. Une carte postale mais avec le bruit des vagues. Nous profitons de ces 5 jours pour nous accorder une remise en forme de chef et preparer ainsi nos futurs voyages a travers les andes et la foret amazonienne, avec en prime une nouvelle occasion de gouter a notre nouvelle liberte. Si vous voulez vraiment qu on vous parle de contraintes, prenez cette longue file de pecheurs traversant le petit sentier de montagne les separant de l´autre cote de l´ile et avec qui nous partageons un moment le chemin tout en nous adaptant a leur rythme. La lente traversee se fait en famille, charges de la peche du jour (poisson local ressemblant a des petits thons, le "Thania") et dans les rires quand la mama se casse la figure a la descente. Encore une occasion de partager le quotidien de ces gens qui ont un lien sacre avec la terre (vous savez, le meme dont nous sommes tous pratiquement coupes desormais), ces deux chercheurs de crevettes rencontres sur la plage a la maree descendante qui avec un gros tube en plastique aspirent le contenu de 50 centimetres de sable et d eau avant d´en ressortir de petites crevettes qui nourriront leur enfants. Au final, malgre les tarentules qui courent sous les pieds de Margaux et le chien de notre poussada qui nous suit partout nous avons passe 5 jours magiques qui resteront longtemps dans nos petites tetes de nouveaux-nes du voyage sur ce continent qui sait pour l´instant si bien nous acceuillir. De retour a la civilisation apres 25 heures de voyage que nous vous racontrons d ici peu, nous debarquons dans une autre jungle: celle de Rio De Janeiro. A bientot les amis.


Porto Alegre

On s´approche des tropiques!














Le parc de Porto Alegre.













Florianopolis
















Paranagua

On decouvre le plaisir de faire la lessive avec des machines professionnelles. Notre linge n´aura jamais été aussi propre!
















Vu du Port de Paranagua depuis le bateau.













Il manque juste le dauphin qui a fait un joli saut, juste après avoir pris la photo...









































Ilha Do Mel















La pêche à la crevette. La crevette est aspirée du sable à l´aide d´une pompe en plastique et ensuite recoltée par le pêcheur.







































Le plus agreable sur cette Ile c´est qu´il n´y a pas un moteur. Les chemins sont en sable et bien tranquilles. Le paradis!











Notre cabanne...













... et le chien en option.




























































Footing tous les soirs sur la plage, avec le coucher du soleil...























































lundi, mai 22, 2006

Uruguay: mate sans sourires

7h35: Miguel rentre dans le petit salon de son appartement a Buenos Aires et nous reveille en nous annoncant l´heure. Notre alarme n´a pas fonctionnee et nous emergeons en 4eme vitesse pour plier nos sacs de couchage, nos matelas et faire les derniers adieux. Direction le port pour prendre le premier Buquebus, ferry qui nous fera traverser le Rio Del Plata jusqu´a Colonia Del Sacramento en Uruguay. D´entree l´impression de tomber dans une ville hors du temps, l horloge de la place indique 12h30, la vielle dame dans la rue nous dit qu´il est 10h30 et la montre du pharmacien indique 11h30. Mais quelle heure est-il en Uruguay? Les vieilles rues pavees, le vieux phare, les vielles voitures abandonnees sur le bord de la route; c´est ca le creneau de Colonia, la representation du vieux, comme fige dans le temps. Tres vite nous nous rendons compte du caractere hyper touristique du lieux, garde artificiellement hors du temps pour rendre cette ancienne ville forte des colons portugais toujours attractive. Cartes en anglais et hotels a profusion nous indiqueront bien vite le chemin de la sortie, direction Montevideo. Notre premier trajet en bus du voyage sera l´occasion d´admirer la platitude du paysage, une longue suite de prairies desordonnees dediees a l´elevage, premiere ressource du pays. La moitie des 3,5 millions d´uruguayens vivent dans la capitale ce qui laisse l´interieur du pays bien vide.
L´arrivee sous des trombes d´eau a Montevideo n est pas l´ideal pour nous reconcilier avec le pays; le chauffeur du bus municipal qui nous conduit au centre essaye de m´arnaquer d´entree en me rendant 5 pesos au lieu de 65. Apres reflexion puis reclamation, le fourbe nous rend notre dû comme si de rien n´etait. La pension dans laquelle nous decidons de nous installer affiche le double du prix indique dans notre guide. Effet de masse du Lonely Planet inevitable que nous aimerions bien evite, les adresses presentes dans le guide subissent une augmentation de prix brusque des le premier afflux des moutons estamplilles Lonely. Monte en nous une grande envie de changer de guide apres cette 3 eme experience de suite qui ne peut s´expliquer uniquement par l´inflation du pays. Malheureusement la librairie centrale de Montevideo a fait faillite, tout comme le principal cinema de la ville. En plus du poids de la crise economique visible sur les tetes, les exemples ne manquent pas pour constater que les gens sont blases, comme resignes a ne pas sourire. A leur decharge le froid de canard amplifie par le vent ne doit pas rejouir un peuple habitue a la douceur du soleil prit au bord des superbes plages du nord . Notre etape a Punta Del Diablo, repere de surf et de longues plages desertes, n aura pas lieu par un froid pareil (8-10 degres). Le nombre d´hommes se baladant avec leur thermos et leur tasse a Mate donne un spectacle amusant tres caracteristique de l´ Uruguay. Une institution dans les pays du Mercosur qui ici semble prendre des proportions dingues, une identite culturelle a part entiere, presque une drogue qui aide les gens a communiquer et partager. Apres un dernier footing en bord de mer, une derniere balade sur la place de l ´independance, nous paquetons nos illusions et nos deceptions pour envisager notre prochaine etape: le BRAZIIIIIIL.
Mais avant nous serons debarques a la frontiere uruguayenne par un douanier sous pretexte que nous n´avons plus la carte de touriste (inutile) que nous avions normalement recue a l´entree du pays. 10 minutes de silence dans le bureau de l´officier regardant sous toutes les coutures nos passeports. Ahora? nous demande t il. Faignants de ne pas entendre nous restons muets pour ne pas discuter d un probleme qui n en ai pas un, notre strategie de l indifference a son probleme aura raison de la sienne pour nous sous tirer des sous contre un ticket de sortie. Au revoir monsieur le bobet de douanier!
A bord d´ un bus uruguayen ultra confortable, berces toute la nuit par le bruit de la route et le plaisir d´etre en mouvement nous nous sentons revivres a mesure que Porto Allegre se rapproche.


Nous avons gentillement ete invite chez Juan Kaslin, ami de Peter. Il habite a l´exterieur de Buenos Aires, ce qui nous a permis de visiter le grand Buenos Aires et ses banlieues. Juan a quitter la Suisse a 23 ans pour venir travailler a Buenos Aires. Maintenant, il vit entre l´Argentine et la Suisse.

Petite promenade au bord du Tigre et de ses affluants.
Avec Pedro, l´ami de Juan qui nous a fait visiter la region.
Petite pause pour profiter du temps magnifique qu´il a fait ce jour là...
Mercredi dans la journee, nous sommes parti de Buenos Aires, ville fantastique pour rejoindre Colonia del sacramento en Urugay. Les chips y sont geantes!





Petit clin d´oeil a notre future belle-soeur!
Pour ne pas vous mentir.... il n´y a rien a faire a Colonia. Margaux petait un peu les plombs!
Rio del Plata. On comprend pourquoi les gens ne s´y baignent pas...
Aller, une petite pause pour la photo...

A Colonia, on trouve des voitures anciennes au bord des routes, pour les touristes. Juste pour vous, en exclusivite...






Depart de Colonia pour Montevideo. On croise beaucoup de gens avec leur thermos et leur mate....
(Petit sourire pour la photo).
Montevideo.
On y croise des carosses, malheureusment pas pour promener les touristes, mais a la quête de quelques tresors dans les ordures laissees par les habitants...

Sourire pas du tout force...

Merci a tous pour vos messages! Danke Urs und Bea!!! N´oubliez pas de nous envoyer de vos nouvelles de temps en temps (on sait, ca ne fait pas longtemps qu´on est parti, mais quand même)! Nous sommes arrives au Bresil. L´acceuil ressemble plus a l´Argentine qu´a celui de l´Uruguay! On vous donnera des nouvelles la semaine prochaine... Biz.

dimanche, mai 14, 2006

Buenos Aires: du reve aux realites

Voila notre premiere semaine argentine achevee, ponctuee par de tres longues marches dans les rues des differents quartiers, d'agreables dejeuners au soleil dans les parcs, de lecons autodidactes d'espagnol dans les cafes, de longues palabres anglo-hisponophones et de degustations de plats typiques. Nos meilleurs moments ont ete ceux partages avec la famille Aguirre car c'est a ces occasions que nous avons le plus appris sur le pays et sa societe mais aussi le plus progresse en espagnol. Ils nous felicitent deja pour nos progres mais la route est encore tres longue pour tenir une conversation complete dans l'idiome local. Nos deux heures quotidiennes d'etude le matin dans des cafes plus agreables les uns que les autres nous conforte petit a petit dans notre motivation a apprendre cette langue. Omnipresents dans tous les quartiers, ces cafes sont a chaque fois le temoin de l'elegance et de la simplicite du savoir vivre des puertenos (nom des habitants de Buenos Aires, litteralement "les habitants du port") pour qui ces cafes notables sont une institution. Parallement a toutes nos decouvertes nous prenons conscience petit a petit de l'importance de gerer nos depenses car sur la premiere semaine nous avons largement depasse notre budget de base qui, il est vrai, est tres serre. La sortie en boite de samedi soir par exemple represente a elle seule plus d'une journee de budget. Posee au milieu du port, l'"Opera Bay" est une enorme disco avec vue imprenable sur les quais, des terrasses panoramiques et une multitude d'ambiances (musiques) differentes; normalement pas fans des grosses boites nous avons eu bien du plaisir a faire la fete avec Ana et ses amis.

Pendant que notre reve prend forme nous sommes continuellement confrontes aux realites sociales et economiques de la population. A la tombee de la nuit les habitants et les commercants mettent leur poubelles sur le trottoir. Dans chaque coin de rue une armee de l'ombre sort soudain de sa reserve avec ses chariots pour fouiller le moindre detritus a la recherche de nourriture et d'objets a recycler. Le taximan qui nous ramene du lac au nord de la ville nous apporte une preuve de plus du marasme socio-economique issu la crise. "Avec 1 taxi je gagne 4 fois le salaire de base de mon metier de formation, ingenieur naval. J'ai une entreprise de 5 taxis et si je travaille 60 heures par semaine, je sais pourquoi." Ici l'universite est completement gratuite ce qui fait que les gens dont les parents ont un minimum de moyens vont systematiquement etudier. Plus tard Miguel nous expliquera que ce systeme social a des inconvenients majeurs. En tant que prof de genetique a la faculte de medecine, en complement de son travail a l'hopital, il ne percoit aucun salaire! Seulement 20% des profs ont un salaire: 30 dollars par mois. Miguel en arrive a sa situation personnelle: la location de son appartement represente 2/3 de son salaire mensuel, c'est pour cela qui'il est oblige d'habiter avec ses 3 filles et son petit-fils. En 2001 les salaires ont ete divises par 3, les prix multiplies par 3. Resultat des recettes neo liberales du FMI, de la mauvaise gestion du gouvernement Menem qui a endette le pays aupres de la banque mondiale assortie de l'accaparament des ressources naturelles (Repsol sur le petrole,Vivendi sur l'eau, suivi des privatisations du gaz, des transports publics et des fonds de pension). Buenos Aires a des airs de ville capitaliste mais sous bien des aspects, du fait que la classe moyenne et son pouvoir d'achat n'existent plus, il s'agit d'une belle coquille vide.



Le parlement












On est pas tellement depayse....

















Le cimetiere de la Recoletta qui acceuille les personnalites et les grandes familles agrentine. Un des endroits les plus touristiques de Buenos Aires, n'en reste pas moins un endroit mysterieux.
























Evita repose a cet endroit. Lors de notre visite, son tombeau etait recouvert de fleurs.




















Nous pensions que la religion catholique imposait l'inhumation , le retour a la terre. Pas ici. La vision de ces cerceuils entreposes sur des etageres, l'odeur qui s'en degage et la degradation de l'ensemble nous a fait froid dans le dos.






Le microcentro et son obelisque.






Nos petites habitudes matinales: aller dans un cafe de la ville, prendre un bon cafe et travailler notre espagnol.









San Telmo est un peu le quartier latin de BA



Ceux-la, ils ne sont pas tres faciles a prendre en photo... ils bougent tout le temps.
















Cafe typiquement Argentin.


















Et oui, ici c'est deja l'automne...

















Quartier de la boca








































Les petites rue sont bordees d'artistes vendant leurs oeuvres. Elles representent toutes plus au moins la meme chose, mais chaque fois dans un style different.





L'attraction touristique numero une, se faire prendre en photo avec un danseur de tango!








Le centre de la boca avec ses maisons en taule repeinte.











Il est interdit de fouiller les ordures pendant la journee...
ou comment institutionnaliser la pauvrete.



Une magnifique reserve naturelle borde la cote de la ville. Nous avons pris l'habitude d'y faire un footing tout les 2 jours.
















La reserve donne sur le Rio del Plata ou il est interdit de s'y baigner. La riviere etant fortement poluee...












Petites soiree tres sympatique au restaurant avec la famille de Miguel.















Dans notre dernier message, nous nous demandions si nous allions aller jusqu'a Rio. Apres avoir entendu les dernieres nouvelles aux informations, nous allons renoncer et nous contenter d'aller jusqu'a Florianopolis.
Merci a tous pour vos messages! Mardi nous reprenons la route pour l'Uruguay.
Biz a tous.