Latin America 2006: septembre 2006

Nous voilà tout juste débarqués dans un monde de fleurs odorantes butinées par des colibris multicolores. Nous prévoyions d'arriver dans une exploitation agricole, nous sommes dans le jardin d'Eden. Ibiscus et autres fleurs exotiques sont assemblées aux arbres fruitiers (avocats, fruits de la passion) pour former un endroit hautement "spirituel" comme l'a voulu sa propriétaire notre hôte Carole, canadienne de son état. Très vite nous comprenons que nous ne trouverons pas ici ce que nous étions venu y chercher, à savoir aider une communauté locale à prendre soin de son environnement en pratiquant l'agriculture écologique. Mais la première vague de déception passée nous apprécions bien vite la compagnie des gens travaillant ici, nous découvrons en détail les pratiques de l'agriculture écologique et nous nous régalons de légumes frais au déjeuner. Nos travaux consistent à désherber les différents potagers, construire des tuteurs en bambou pour les plantes grimpantes, creuser des tranchées pour planter les légumes, couper des plantes mortes et recréer un endroit naturellement fertile grâce à l'utilisation du compost et enfin cuisiner pour les 5 ou 6 travailleurs une savoureuse soupe avec tous les ingrédients frais que l'on trouve dans le jardin. Nous avons travaillé 6 heures par jour avec Mario, notre principal compagnon de travail qui nous a enseigné comment planter les semis, utiliser les mauvaises herbes pour fabriquer de la bonne terre, reconnaitre les différentes plantes médicinales et aromatiques et d'une manière générale arranger les différentes cultures du jardin.

Les spécialités ici se font principalement sous forme de soupes composées d'une demi douzaine de légumes différents dont des bulbes et des racines savoureuses ressemblant à des pommes de terre nouvelles que nous ne connaissions pas du tout avant. Les repas se dégustent en compagnie de la petite équipe de travailleurs, tous équatoriens: Carlos, sculpteur qui travaille actuellement sur la nouvelle maison de notre riche hôte(!), Don Victor, 96 ans et une vitalité proprement déroutante, Don Fabian, autre aide-potager, et notre cher Mario converti à l'hindouisme, ultra cultivé et cuisinier végétarien de classe mondiale! Tout ce petit monde s'intéresse beaucoup à nos origines et à nos pratiques; les échanges pendant ces 2 semaines auront le gout incomparable du choc des cultures. Carlos s'envole parfois loin de notre terre pour nous exposer ses théories sur la technologie permettant de capter les ondes de la télépathie. Apparemment il communique le soir avec les astronautes de la station internationale et s'étonne que ceux ci ne lui répondent pas par e-mail. Ah ah ah. On rigole bien avec eux, leur théories ne sont pas toujours aussi farfelues. Mario nous raconte ses heures de méditation où il sort parfois de son corps, nous décrit ses expériences avec les Chamans locaux; Carlos me fait un plan de fou pour m'expliquer sa nouvelle idée de centrale électrique en pleine mer et disserte sur les moyens de parvenir à une révolution pacifiste en Amérique du sud. Hors contexte ce sont des fous. Pour nous ce sont de joyeux compagnons qui révèlent souvent des propos d'une intelligence fulgurante, dénotant une culture très vaste, avec ce soupcon de culture indigène proche du soleil et de la lune et, quoiqu'il arrive, du respect de la nature.

Pour avoir un tableau complet rajoutez le volcan Tunguraha de 5'030 mètres juste derrière la petite maison que nous habitons, les footings après le travail qui nous font découvrir tous les sentiers de montagne des environs et l'ambiance feutrée et calme de la petite ville de Baños désertée par les touristes depuis les 2 éruptions de juillet et août. Imaginez les bruits des chiens du quartier se livrant une vraie guerre de tranchées pendant la nuit (comme partout ailleurs en Amérique du sud les chiens pululent) et le vacarme intermittent des 200 coqs attendant d'entrer dans les arènes de combat (très populaire en Equateur). Rêvez comme nous de découvrir 2 autres volcans majestueux le temps d'un we, le Cotopaxi (5'800 m) et le Chimborazo (6'300 m), mais soyez décus de ne pouvoir apercevoir leur sommet à cause des épais nuages. Enfin parsemez le tout de fine pluie tropicale obscurcissant le ciel plusieures fois par jour avant de laisser la place aux rayons du soleil...vous obtenez notre vie des deux dernières semaines pendant lesquelles vous étiez toujours quelque part dans un petit coin de nos têtes.

Donc voilà petite déception pour notre volontariat qui s'achève en queue de poisson puisque nous ne voulions pas rester travailler une semaine de plus sur un projet trop privé dont les bénéfices ne touchent la communauté locale qu'à travers quelques emplois. Mais nous sommes très reconnaissants de l'acceuil de Carole et surtout de Mario, Carlos, Don Victor et Don Fabian qui nous ont fait encore vivre une expérience humaine très enrichissante. Nous disposons désormais d'un bonus de temps pour entamer notre redescente vers la terre de feu (Ushuaia prévu pour début décembre), quelques 8'000 kilomètres que nous ne manquerons pas de vous faire partager du mieux que nous pourrons. Mais avant ca, direction un endroit magique digne de tous les superlatifs...rdv dans 2 semaines pour notre revue animalière!! Biz à tous...

Quito

Nous voilà arrivé à l'equateur. Un pied en hiver et l'autre en été... cool!

Cratère du volcan Pululahua, aujourd'hui éteint.

Vous ne pouvez même pas imaginer la saveur de ces jus de melon... On est accro!

Très vielle église à Quito.

Baños

Voici celui pour qui tout le monde tremble... le Tunguraha!

Et le jardin dans lequel on a travaillé. Vous pouvez voir le volcan derrière.... et conclure que le terrain est aux premièrex loges en cas d'éruption!

La vue en face.

Olivier en plein travail!

Voila notre petite maison, juste pour nous deux!

Les 10 heures, avec Carlos et Mario.